La seule puissance réelle: La Parole de Dieu.
Ses déclarations fondamentales :
«La foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend par la Parole de Dieu» (Rom. 10:17).
«Vous avez accepté non la parole des hommes, mais (ainsi qu’elle l’est véritablement) la Parole de Dieu, laquelle aussi opère en vous qui croyez» (1 Thess. 2:13).
«... la parole de sa grâce, qui a la puissance d’édifier et de vous donner un héritage avec tous les sanctifiés» (Actes 20:32).
«Les paroles de l’Éternel sont des paroles pures, un argent affiné dans le creuset de terre, coulé sept fois» (Psaume 12:6).
«Toute parole de Dieu est affinée... N’ajoute pas à ses paroles, de peur qu’il ne te reprenne, et que tu ne sois trouvé menteur» (Proverbes 30:5, 6).
Les acquisitions de la science témoignent des hautes facultés que Dieu a données à l’homme qu’il fit à sa ressemblance, et d’une «raison» dont il n’est pas question de nier la valeur dans le domaine des choses visibles. Mais gardons-nous avec le plus grand soin de «solliciter», en la déformant, la révélation de Dieu pour la faire à tout prix concorder avec les vues de cette science. Redoutons les compromis toutes les fois que les hommes mettent la Bible en contradiction avec ces vues. La Parole de Dieu est la vérité, elle est immuable, elle ne nous est pas donnée pour satisfaire notre curiosité dans tous les domaines, mais pour nous mettre en relation avec Dieu. La science humaine, de quelque côté que se porte son effort, est éminemment changeante et limitée, comme l’est l’esprit de la créature humaine.
Réjouissons-nous, que des découvertes archéologiques récentes et d’autres en cours mettent au jour des faits comme l’existence ancienne de peuples, de villes, de personnages que la Bible mentionne et dont on doutait malgré celle-ci.
Mais ce n’est pas cela qui fait croire. Pas plus que les miracles accomplis par le Seigneur ici-bas n’ont fait croire en Lui. La réconciliation de la Bible et de la science, dont on parle tellement, est un faux problème : il n’y a pas à réconcilier deux choses fondamentalement différentes dans leur action, leur but et leurs effets, différentes dans leurs niveaux respectifs. Il n’y a pas conflit ; chacune a son domaine, mais dans l’un Dieu règne, dans l’autre il laisse l’homme à ses capacités et à ses responsabilités de créature privilégiée mais déchue. La science devrait être assez humble pour le reconnaître. Or le péché foncier de l’homme est de vouloir égaler Dieu. Satan, le menteur dès le commencement, lui a dit et continue de lui dire : «Vous serez comme des dieux». Il emploie, pour ce faire, les «progrès» d’une connaissance coupée de Dieu. Et nous, croyants, nous glissons sans y prendre garde vers un rationalisme déguisé si nous ne maintenons pas l’indépendance du domaine de la foi. Tant mieux pour la science humaine si elle se trouve d’accord avec la Parole de Dieu, mais ce n’est pas cette rencontre qui accrédite la Bible. Ne renversons pas l’ordre des choses. Si la science contredit l’Écriture, ou bien c’est que celle-ci a été tordue, et il importe de s’assurer exactement de ce qu’elle dit, sans y ajouter, selon le sage conseil d’Agur, ni en retrancher quoi que ce soit — ou la science a tort, et cela sera manifesté un jour ou l’autre.
La Bible, source et base constante de la foi, ne procède pas par raisonnements, elle affirme des faits, passés, présents ou futurs ; nous les croyons, même si nous ne nous les expliquons pas, sur l’autorité de cette Parole. Elle ne parle pas pour nous arrêter sur les choses terrestres mais pour nous faire connaître Dieu et ce que nous sommes devant Lui. Elle emprunte au monde visible des images et des exemples pour nous enseigner. La science, elle, part de faits tenus pour incontestables parce qu’observés par nos sens, elle en recherche les causes et en déduit des effets pratiques. Il n’est pas question de la dénigrer. Son effort est valable dans les limites de ce monde visible ; mais elle est incompétente dès qu’elle veut remonter aux causes premières : elle est arrêtée dans l’enchaînement de ses raisonnements, déductifs ou inductifs, par l’absence de maillons qui supposent des faits inobservables et qu’elle ne peut qu’imaginer. Or, que de suppositions, d’hypothèses, sont insensiblement présentées et reçues comme des réalités ! La science se fait scientisme — une véritable religion !
Les oeuvres de Dieu dans la création témoignent bien, en permanence, de «ce qui peut se connaître de Dieu» mais «qui ne peut se voir, de lui, savoir et sa puissance éternelle et sa divinité», et qui «se discerne par le moyen de l’intelligence, par les choses qui sont faites» (Rom. 1:19, 20). Mais cette intelligence a été viciée par le péché, que l’homme en chute a introduit dans le monde. Créé centre et chef de cette création alors qu’elle était rayonnante de beauté et d’harmonie, l’homme porte toujours le monde dans son coeur — où Dieu l’avait mis, mais un monde maintenant souillé, troublé — et il s’obstine vainement à chercher à comprendre l’oeuvre d’un Dieu dont il s’est détourné (cf. Éccl. 3:9-11). Si passionnants que lui apparaissent les résultats qu’il obtient, il erre toujours, de l’immensité peuplée d’astres indéfiniment multipliés à mesure que ses instruments indéfiniment perfectionnés en découvrent de nouveaux, à l’infiniment petit plus étonnant encore ; et son domaine, «l’oeuvre que Dieu a faite» (id.), lui pose des énigmes de plus en plus nombreuses à mesure qu’il croit en avoir résolu concernant cette matière et ses rapports avec une énergie qu’il ne sait définir.
Que dire alors, quand la science prétend décréter en dehors de ce domaine, préjuger de l’immatériel, décider de l’univers fini ou infini, de l’existence ou de la non-existence de Dieu ? L’être, l’éternité, la vie, la mort, le problème des origines comme l’angoissante question des fins dernières, toutes les grandes interrogations demeurent posées. Ce domaine de l’inconnaissable se montre plus fermé à l’intelligence humaine qu’il ne l’a jamais été.
Le propre de la science est de tout mettre en question sans jamais conclure définitivement, alors que le propre de la foi est de conclure avec les conclusions de Dieu qui seul connaît tout. Le point sur lequel nous insistons, car il est capital, est celui-ci : la foi vient de la Parole de Dieu elle-même. C’est par elle que la foi saisit que la place de la créature faillie est de reconnaître sa chute, et que seule la grâce de Dieu l’établit sans péché dans une nouvelle création. Voilà la part et la position du chrétien. Elle est fondée sur l’oeuvre de Christ. Il ne s’agit pas pour lui de «faire comprendre» sa foi — elle sera toujours folie pour la sagesse humaine — mais de vivre sa foi. «Par tes oeuvres, montre-moi ta foi», dit Jacques. Et les explications rationnelles perdent toute force pour qui vit de la vie de Christ. Se dire chrétien et nier Christ venu en chair, mort et ressuscité, glorifié, est un non-sens, le christianisme est fondé sur ces faits, de tous les plus incroyables : l’incarnation, la mort expiatoire et la résurrection — des faits dont seule la Bible parle, et seule elle peut en parler parce que seule elle est la Parole de Dieu. Mais elle en est remplie. Prenons garde à la voix menteuse : «Quoi, Dieu a dit ?» Répondons: «Il est écrit».