Le grand mystère de l'élection

«…Dieu nous a élus en lui, avant la fondation du monde, afin que nous soyons saints et irrépréhensibles ....nous ayant prédestinés à être ses enfants adoptifs par le moyen de Jésus-Christ…» (Cf. Éphésiens 1,3-14)


£Avant la Création du monde, Dieu, selon son conseil secret, a promulgué le décret d'élection par lequel il s'est choisi un peuple, l'ayant prédestiné au salut en Jésus-Christ selon sa Grâce souveraine.

L'homme a été créé libre en Adam. Cependant il a perdu en Éden son libre-arbitre, ayant préféré la parole de Satan et sa promesse de connaissance autonome à l'obéissance à l'ordre divin (Cf. Genèse3). Nos premiers parents ont été chassés d'Éden et ont subi le jugement divin. Le péché et la mort sont entrés dans le monde et ont contaminé toute la Création. De sorte que, rien n'ayant été épargné par le péché, l'homme ne peut de lui même rien entreprendre pour rétablir de fait la communion originelle avec le Créateur, ni même le désirer.


Tout au long de l'histoire humaine, l'homme s'est retrouvé confronté à son Créateur, et ce depuis nos premiers parents. La faillite adamique et la perte d'Éden a affecté durablement la race humaine. Adam avait le libre-arbitre, il l'a exercé, puis le résultat...la sentence de mort, qui devait suivre inéluctablement la désobéissance. La rébellion humaine a eu pour corollaire, non l'autonomie -elle est toujours revendiquée par le pécheur, quoique illusoire et inatteignable- mais l'asservissement à Satan, le père du mensonge et le meurtrier. Cependant, l'Eternel, notre Dieu a toujours désiré rétablir la communion perdue avec sa créature par le moyen d'une l'Alliance

Toute alliance a un testateur; Dieu le Père est celui de l’Alliance et ses légataires sont ceux qu'il a choisis, à savoir ses élus. Toute l'Ancien Testament montre que Dieu a choisi des personnes plutôt que d'autres (Cf. Romains 9-11). Car, en effet, L'élection de la Grâce était déjà effective dans l’Ancienne Alliance. L’Apôtre Paul l’atteste en posant la question : tous ont-ils cru, tous ont-ils été sauvés, parmi l'Israël terrestre? Se référant à Abraham, le père des croyants, il démontre aussitôt que ceux de l’ancien Israël qui étaient sauvés, l’étaient par la justification et non en vertu de leur naissance au sein du peuple hébreu que Dieu avait choisi parmi tous les autres. Abraham cru, et il fut justifié et avec lui tous ceux qui crurent également. Du reste, ce principe est toujours en vigueur dans la Nouvelle Alliance.

L’Eternel Dieu a établit une Alliance, il appelle tout un chacun à y entrer selon ce que dit l’Écriture: « Inclinez votre oreille et venez à moi ; écoutez, et votre âme vivra : et je ferai avec vous une alliance éternelle, les grâces assurées de David. » (Ésaïe 55:3).Or nous savons que tout le monde n’y entrera pas pour faire partie de son peuple. Il faut donc distinguer la vocation (l'appel) générale, adressée à tous, de la vocation (l'appel) efficace adressée aux élus. Dans l’Ancienne Alliance, des descendants d’Abraham ont été écartés des promesses -Ismaël, Ésaü puis les dix tribus du royaume du Nord d’Israël que la Bible nomme Éphraïm- et Juda et Lévi ont été de reste jusqu’à la venue de Jésus le Messie, Médiateur d’une nouvelle Alliance. Et dorénavant, ce n'est plus d'un seul peuple -lequel Il avait formé- que les membres du peuple de Dieu sont choisis, mais de toutes les ethnies, de toutes les nations de la terre.

Est-ce à dire qu'il va alors sauver tout le monde, indistinctement comme il dit : «Je ne suis pas venu pour juger le monde, mais pour sauver le monde.»(Jean 12,47)? Non, car il ajoute au verset suivant : «Celui qui me rejette et ne reçoit point mes paroles, a son juge; la parole que j'ai annoncée, c'est elle qui le jugera au dernier jour». Il continue à sauver selon le même principe de l'Élection de la Grâce par l'appel de l'Évangile. La distinction vaut, à plus forte raison, pour la Nouvelle Alliance. L'appel est universel, afin de rendre tout homme inexcusable, de sorte que personne ne puisse dire que ce n'était pas de sa faute, il n'avait pas entendu. Quand bien-même la prédication n'aurait pas atteint physiquement une âme, l'Esprit-Saint Lui l'aura fait. Celui qui ne répond pas favorablement à la Bonne Nouvelle peut-il en rendre Dieu responsable ? Non, car il ignore les décrets divins à son égard. De plus ayant eu connaissance de son état de perdition il ne se saisit point de l’unique moyen de salut, Jésus-Christ. Il fait donc Dieu menteur, réitérant le doute originel du tentateur.

L'homme naturel est prisonnier du péché comme une mouche est collée dans la glue. Sans une intervention du Tout-Puissant, il ne peut se détacher de sa condition misérable. Libérez la mouche et elle s'envole à nouveau. Libérez le pécheur par la régénération de l'Esprit-Saint et il vient à la repentance et à la foi. Mais les autres ne le peuvent pas par eux-mêmes. S'ils n'ont pas été élus, c'est Dieu Lui-même que ça concerne. Et si nous l'avons été, réjouissons-nous comme revenant de très loin ! Nous sommes alors comme des branches retirées du feu éternel avant qu’il ne nous ait consumé.

Aucune religion ne peut rapprocher du ciel. Seule l'initiative de l'Eternel Dieu lui-même est nécessaire. Et c'est ce qu'il fit, de venir au devant de quelques-uns en les incorporant dans sa Sainte Alliance de grâce, par le seul moyen de la foi en son Fils Jésus-Christ.

«…C'est en lui aussi que nous sommes devenus héritiers, ayant été prédestinés, d'après le décret de Celui qui opère toutes choses selon le dessein de sa volonté…»

Il est vain de chercher à l'avance qui a été élu, c'est un mystère insondable. Mais nous avons cette assurance ferme que la Bible nous donne, c'est que celui qui s'est repenti de son péché -s'en est détourné pour se tourner vers le vrai Dieu - et a placé sa foi au Christ, en l'efficace de son sacrifice rédempteur à la croix, celui-là est né de nouveau. Il est devenu un enfant de Dieu, ayant été adopté par le Père (1 Jean 1,12 ; Romains 8, 1-17), il ne viendra pas en jugement mais est justifié au moyen de sa foi, sans aucune autre considération, étant passé de la mort à la vie. Celui donc qui marchera jusqu'au bout dans cette espérance menant une vie en accord avec la volonté divine révélée dans sa Sainte Parole (sa loi morale), celui-ci est un élu de Dieu assurément.